Depuis 2008, c’est un fait, plus de la moitié de la population
mondiale vit en ville. En 2050 et selon l'ONU, 70% des êtres
humains seront citadins.
Ou plus exactement, habiteront dans des „zones urbaines“ incluant les périphéries de la ville, ses extensions et absorptions de territoires environnants... Plus que jamais, nous allons donc naître, grandir, résider, étudier, travailler, rencontrer, discuter, aimer, nous cacher, nous déplacer, marcher et nous perdre en ville. Y rêver et nous y projeter.
Aujourd’hui plus qu’hier, cette dernière est aussi donc le lieu de toutes les créations artistiques.
C’est pourquoi lors du semestre d'été, nous nous sommes appliqués à écrire notre ville, nous inspirant pour cela de nombreux ateliers d’écriture annoncés notamment sur le web et en suivant un parcours très largement inspiré par celui d’Espèces d’espaces (1974) de l’écrivain Georges Pérec (1936-1982).
Toute sa vie, celui-ci s’était en effet beaucoup attaché à faire
l’inventaire des lieux qu’il habitait, traversait, pour les interroger ou garder leur mémoire par écrit. Dont acte.
Darmstadt
Cela fait 8 ans presque maintenant que j’ai vu les rayons de soleil se diffracter en toi pour la première fois...
Je me réveille et perçois immédiatement la lumière du matin. Je regarde dehors et vois l’immensité de la liberté.
A priori, la vue de ma fenêtre paraît inintéressante. Je regarde directement le toit de la maison d’en face et je remarque sans cesse que ses tuiles sont pleines de pourriture.
FFM de W. Wolff
J’entends des voitures.
Le bruit m’arrive aux oreilles comme des vagues suivant le rythme des phases du feu du carrefour.
Cris des alcooliques qui sont toujours là, devant la buvette de l’autre côté de la rue.
De ma fenêtre
Je sens le soleil entrer dans ma chambre et caresser ma peau
Je sens ses rayons qui me réveillent lentement
Du matin au soir et du soir au matin Couchée dans mon lit et bien protégée
J'observe le ciel à travers ma fenêtre fermée
De nombreux nuages tachètent le bleu...