d'étudiants en français langue étrangère de Francfort


Établis aux États-Unis dès avant la seconde guerre mondiale, l'enseignement et la pratique de "l'écriture créative" ne sont arrivés en Europe que tardivement, soit vers la fin des années 1960, et ce d'abord par le biais de cercles et associations essentiellement privés. En France notamment, où la langue et la littérature avaient (et ont toujours) un statut quasiment mystique, il n'était pas dit en effet que dans un contexte académique et en dehors de la "dissertation", on apprenne à rédiger autre chose que des textes argumentatifs, tant "l'acte d’écrire", était censé relever de l'inné ou du génie spontané.

Grave erreur naturellement, en passe d'être levée cependant car, après s'être faufilées petit à petit dans l'enseignement secondaire et universitaire par le biais d'ateliers libres, les "écritures créatives" s'institutionnalisent lentement. En 2000, les "écritures d'invention" ont ainsi été intégrées comme troisième épreuve du baccalauréat de français. Par ailleurs et depuis 2012, pas moins de quatre universités hexagonales ont ouvert des cursus de Master intitulés "Métiers de l'écriture" ou "Master de création littéraire" ou encore "Master Écriture créative et métiers de la rédaction".

S'agissant de l'enseignement du français langue étrangère (FLE), on observe alors le même phénomène, tant loin de la vision strictement communicative et notionnelle/fonctionnelle qui caractérise aujourd'hui l'apprentissage des langues secondes, ces écritures créatives se révèlent riches de potentialité. D'abord parce qu'elles s'appuient généralement sur des textes authentiques qui de par leurs qualités formelles (type de discours, structure, thèmes, matériaux linguistiques...), référentielles et esthétiques, stimulent la lecture, leur analyse détaillée et les commentaires entre participants. Ensuite naturellement, parce que ces derniers, invités alors à transposer, imiter, pasticher ces textes à partir de leurs propres expériences, souvenirs ou de leur imagination, sont ce faisant amenés à aller jusqu'au bout de leurs émotions et fantaisie. Soit "jusqu'au bout de la langue" et du plaisir certain que cela procure.

A Francfort, et même si dans le cadre des cours tels que proposés on ne peut pas parler "d'ateliers d'écriture" au sens strict du terme, c'est du moins ce qui semble se produire car les résultats sont souvent plus que surprenants voire tout simplement émouvants quand on sait que les étudiants n'écrivent pas dans leur langue maternelle.

Espérant alors, que ces écritures ont peut-être révélé à certains une partie d'eux-même qu'ils ignoraient encore...

En français s'il vous plait.

 

Bonne lecture !