Marie de Rabutin-Chantal naquit à Paris le 5 février 1626. Orpheline de bonne heure, elle fut d’abord élevée par son grand-père et sa grand-mère maternels, M. et Mme de Coulanges. Mais ceux-ci moururent bientôt, et l’enfant fut confiée à l’aîné de leurs fils, l’abbé de Coulanges qui lui fit donner une excellente instruction. En 1644, Marie de Rabutin-Chantal épousa le marquis Henri de Sévigné, parent du cardinal de Retz. De ce mariage naquirent deux enfants : Françoise-Marguerite et Charles. Rapidement veuve, elle se retira un temps en Bretagne pour venir se réinstaller à Paris.

En 1669  elle présenta sa fille à la cour, et la maria au comte de Grignan, deux fois veuf, et lieutenant général en Provence. Cette séparation fut douloureuse : Mme de Sévigné idolâtrait sa fille. Et nous devons à cette circonstance et à ce sentiment un peu outré, la plus grande et la plus vivante partie des lettres de la marquise qui ont fait sa renommée.

 

Mme de Sévigné eut, dès son vivant, cette réputation d’épistolière. Ses lettres étaient parfois copiées avant le départ du courrier ; elles étaient lues en société, et couraient de mains en mains. Ce faisant, elles sont également précieuses en tant que témoignage de premier ordre sur son époque, la société et la cour de Louis XIV. Source : wikipédia.

Lors du semestre d'été 2018, quelques étudiants se sont amusés à pasticher l'art de la narration de Me de Sévigné et sa grandiloquence en écrivant une "lettre" rapportant un danger vécu. Ou imaginé.

 

 

 

Lettre de Annika à Anna sur les banlieues en feu un soir de Saint Sylvestre...

 

Ma chère Anna,

 

D’abord, je te souhaite une bonne et heureuse nouvelle année. En fait, cela m’a énormément manqué de ne pas fêter le nouvel an avec ma meilleure copine. Mais j’espère que tu t’es bien amusée avec les autres ! Êtes-vous allés en ville comme l’année dernière ?

 

Tu ne croiras probablement pas ce que je vais te raconter maintenant. Mais hier j’ai vécu le moment le plus dangereux de toute ma vie. Je crois que je n’ai jamais été si proche de la mort !

 

Bien sûr, la vie en banlieue est différente. Après six mois dans le quartier j’avais pensé m’être habituée aux « règles » de cette subculture à l’Ariane et j’étais sûre de pouvoir apprécier la situation. Nous évitions les regards des hommes, nous ne rentrions jamais trop tard et nous tenions des conversations polies avec les femmes. Mais je dois avouer que j’ai sous-estimé la violence qui bout toujours tout au fond du quartier.

 

Puisque c’était le dernier jour de l’année, nous avions décidé de profiter des nombreuses fêtes au centre-ville de Nice. Moi et les autres filles, nous sommes donc parties de notre petit appartement pour prendre le bus. En apparence, le quartier semblait tranquille et tout à fait normal. Les femmes rentraient du marché arabe, les jeunes trainaient dans la rue, les enfants jouaient et les hommes bavardaient devant le café de la rue principale. Pourtant, je ressentais une atmosphère étrange, comme le calme avant la tempête. J’avais l’impression que tout le monde savait quelque chose que nous, les étrangères, ne pouvions pas comprendre. Mais j’essayais de réprimer ce sombre pressentiment. Pour le moment, je voulais bien profiter de ma soirée.

 

Finalement, nous avons passé une bonne soirée en centre-ville, même s’il n’y avait pas de feu d’artifice à la plage à cause du terrible attentat de l’année dernière. Puis, vers 3 heure le matin, nous avons pris le dernier bus de nuit pour rentrer à la maison dans notre banlieue.

 

Déjà du loin j’ai vu une fumée monter du quartier et une lumière vacillante qui se reflétait sur les murs des immeubles délabrés. De nouveau j’ai eu un pressentiment. J’avais déjà entendu parler de ces nuits violentes dans des banlieues de Paris et Marseille. Mais on nous avait dit que la nôtre s’était calmée les années dernières. Surtout depuis qu’un grand commissariat de police avait été construit tout au milieu du quartier.

 

Tout à coup, le bus s’est arrêté. Soudainement, une peur oppressante s’est emparée de moi. Après un moment de silence, le conducteur a déclaré que nous étions à destination et nous a demandé de sortir du bus. J’ai essayé de contrôler la panique qui me prenait. J’ai regardé les autres filles et une angoisse était clairement visible dans leurs yeux ! Julie a supplié le conducteur d’une voix tremblante de ne pas nous laisser faire les derniers mètres à pied. Mais il a dit qu’il était hors de question d’entrer à l’Ariane la nuit du nouvel an. Imagine-toi ! Comment peut-il exposer quatre jeunes filles à la gueule du loup ? Il nous n’a pas laissé le choix. Tout doucement nous nous sommes donc levées pour sortir du bus. Rachel qui a toujours été la plus courageuse de nous quatre, m’a pris par la main. Tremblant de peur je l’ai suivie sur le pont pour entrer dans le quartier.

 

En fait, notre appartement n’était pas si loin. Mais pour y arriver il fallait traverser la rue principale qui est aussi connue sous le nom de « rue de drogues ». En m’approchant du quartier, une image terrifiante s’est présentée devant mes yeux. Je n’en reviens toujours pas ! Le quartier ressemblait à un champ de bataille : Partout des voitures en train de brûler, des vitres cassées.

 

Soudain, nous avons entendu un coup. Involontairement, j’ai poussé un cri d’effroi ! Rachel a essayé de nous calmer, c’était le pneu d’une voiture qui avait explosé et il ne fallait absolument pas se faire remarquer. Mais trop tard ! Au moment où j’ai vu un groupe de jeunes masqués sortir de la rue juste derrière nous, j’ai instinctivement commencé à courir. Je ne savais pas où j’allais mais j’ai couru ! Je n’ai jamais couru si vite de toute ma vie ! J’avais des sueurs froides, mon cœur battait la chamade et je tremblais de peur ! J’étais sûre que le groupe nous suivait ! « Eh, les gazelles », ont-ils hurlé. J’ai supplié Dieu de nous sauver ! As-tu déjà entendu dire que dans ces moments-là toute ta vie se déroule devant tes yeux ? Maintenant, je peux t’affirmer que c’est la vérité. J’ai vu mes parents, mon frère et toi aussi ! J’étais sûre que j’allais mourir ce soir !

 

Je ne sais pas comment j’y suis arrivée, mais soudainement je me suis retrouvée devant notre porte. Mes doigts tremblaient tellement que je ne suis presque pas arrivée à tourner la clef. Enfin, la porte s’est ouverte et nous avons pu entrer.  

 

Ben, comme tu peux l’imaginer je n’ai pas pu dormir la nuit dernière et je suis toujours un peu traumatisée par ces évènements. Cette expérience et cette violence m’ont énormément choquée ! De nouveau, je m’inquiète vraiment pour les enfants du quartier qui viennent à notre association.  C’est ça, le monde dans lequel ils grandissent. Vont-ils aussi développer une telle propension à la violence ?

 

Quelle aventure ! Mais à vrai dire, je préférerais passer mon prochain nouvel an avec toi en Allemagne – en sécurité.

 

Gros bisous,

 

Annika

 

Lettre de Johanna à se mère sur sa rencontre avec des... requins.

 

                                                                                                                     Darmstadt, le 3 mai

 

Chère Maman,

 

 

 

J’espère que tout se passe bien à la maison et que tu vas bien aussi. Comment se passent tes vacances ? Comme tu le sais, Lisa et moi sommes à Hawaii. C’est tellement magnifique ici, tu aurais beaucoup aimé.

 

 

 

Comme je te l’avais déjà raconté la semaine dernière, nous avons finalement eu le courage de plonger parmi des merveilleux poissons mordorés et… des requins. Malheureusement, c’est une expérience que je voudrais bien oublier. Quand nous sommes arrivées, l’équipement et le bateau étaient déjà prêt à partir. Il faisait beau cette journée-là, l’eau était tranquille et le soleil brillait. Lisa et moi avions hâte de partir. Après environ 10 Minutes de trajet avec le petit bateau, nous nous sommes arrêtées. On nous a habillés, donnés des masques d’oxygène et hop, nous avons sautées dans l’eau rafraîchissante. Mon cœur battait si fort que je pouvais l’entendre. Tout mon corps tremblait et à ce moment-là j’ai déjà regretté d’y être aller. Mais l’expérience venait de commencer. En suivant l’expert sous l’eau, nous avons pu voir des animaux de toutes sortes. Grands et petits, avec plein de couleurs différentes qui étaient renforcées par le soleil qui se reflétait dans l’eau et sur les écailles de poissons. Fascinée par toutes les images différentes que je voyais, je ne me suis pas rendu-compte que le reste de mon groupe était déjà loin devant. Je savais que c’était une chose qu’on ne devait pas faire. Avant le départ, on nous avait dit de ne jamais quitter le groupe, car les requins attaquent quand les proies sont seules.

 

J’ai rassemblé toutes mes forces et j’ai commencé à nager vers le groupe. Du coin de l’œil j’ai vu quelque chose de grand nager dans ma direction. J’ai commencé à nager encore plus vite, mais mes jambes et pieds n’en pouvaient plus. J’étais effrayée. Je me voyais morte, ma famille en pleurs et dans les nouvelles écrit : jeune femme mangée par un requin. Mes larmes coulaient et je criais, mais personne ne m’entendait. J’étais paralysé par la peur. J’étais en train de regarder la mort en face. En pensant à ma famille et combien je les aimais, j’ai fermé les yeux, car je ne voulais plus voir ce qui m’attendait. J’avais décidé d’accepter mon destin. J’’ai compté : 1, 2,3 …. 20 secondes mais j’étais encore là. J’ai ouvert les yeux doucement. Tout ce que j’ai vu était de l’eau. Progressivement tous mes muscles se sont relâchés et j’ai recommencé à nager. Mais je ne voyais personne. Tout à coup j’ai senti quelque chose qui touchait ma jambe. Anxieuse, je me suis retournée pour voir ce que c’était. Lisa ! Je n’avais jamais était-si contente de la revoir. Quel soulagement. J’étais pressée de retourner sur le bateau loin de tous les dangers qui m’attendaient sous l’eau. Je n’oublierai jamais la panique et la peur que j’ai ressentie. Mais c’est maintenant que je suis encore plus heureuse et reconnaissante d’être en vie.

 

À part cette expérience angoissante, Lisa et moi avons passé les derniers jours en tranquillité. Je suis quand même emballée par le paysages qu’on trouve sur ces belles îles.

 

Ne te fais pas trop de souci Maman.

 

 

 

Embrasse tout le monde. Tu me manques !

 

Johanna

 

De Céline à Hanna au sujet d'un accident d'équitation

 

Salut Hanna,

 

Merci beaucoup pour ta dernière lettre. Je suis heureuse d’apprendre que ta nouvelle ville et tes études te plaisent autant. As-tu déjà trouvé de nouveaux amis ? Je serais ravie de te rendre visite un jour, mais pour le moment ce n’est pas possible. Hier, quelque chose d’incroyable s’est passée et je suis vraiment pressée de tout te raconter. Mais il faut que je commence tout au début.

 

Comme tu sais, j’adore les chevaux et je passe chaque minute de libre en selle. Au haras, il y a une nouvelle jument qui est une bête formidable à l’extérieur. Mais crois-moi, c’est vraiment un petit monstre dangereux.

 

On m’avait demandée d’aller chercher Caro (c’est son nom) dans le pâturage et de la préparer pour une petite sortie à cheval. Alors, je me suis mise en chemin pour l’attraper. C’est le moment où j’ai réalisé que ce serait un travail difficile. Quand elle m’a vue, elle s’est retournée, a voulu s’enfuir et m’a presque renversée en courant. Normalement, j’enrage très rarement avec les chevaux, mais après quinze minutes de ce petit jeu, j’étais excédée. Finalement, j’ai pu l’attraper.

 

Je n’étais pas encore arrivée dans la cour du haras que Caro s’est arrachée de la corde, s’est tournée et m’a ruée dans les côtes. Je te jure, je n’ai jamais éprouvé tant de douleur qu’à ce moment-là. Avant d’avoir eu le temps de réagir, elle m’a donné un deuxième coup et je suis tombée par terre. Je ne pouvais ni voir, ni respirer pendant quelques secondes, c’était effroyable. Quand ma vue a commencé à s’éclaircir, la première chose que j’ai vue était Caro, dressée sur ses deux jambes et prête à m’écraser. Là, j’ai été prise de panique, je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais penser qu’à une seule chose : voilà, maintenant c’est fini, ce cheval va m’écrabouiller comme une tomate.

 

Je ne sais pas comment, mais au dernier moment j’ai retrouvé la force de me rouler vers le côté et les sabots de Caro m’ont ratée de quelques centimètres. Heureusement, la propriétaire du haras avait tout vu et a courue vers moi pour m’aider. Une fois en sécurité, j’ai réalisé que je tremblais encore de peur. Après, on m’a conduite à l’hôpital pour m’examiner, mais j’ai eu de la chance : seulement quelques contusions mineures, rien de grave. Néanmoins, ça va prendre un peu de temps avant que je puisse monter de nouveau sur un cheval car j’ai encore du mal à bouger. Mais comme tu me connais bien, tu sais que rien ne vas pas m’empêcher de passer mon temps avec les animaux que j’adore si passionnément.

 

J’espère que tu me répondras bientôt et que nous pourrons nous voir pendant les semaines suivantes.

 

Amicalement,
Celine

 

Lettre de Pirthipal à Marinette à propos du trafic routier et des feux rouges !

 

Ma chère Marinette,

 

 

 

Comment vas-tu ? J'espère que toi et ton copain Adrien allez bien. Tu sais, ta mère m'a dit que tu es, en ce moment, une petite casse-cou. Elle se fait vraiment des soucis pour toi. En fait, c'est bien, il faut vivre sa vie, mais il y a des situations où tu dois quand même faire attention. Je voudrais te parler maintenant d'une situation particulière où, moi, j'aurais dû être prudent par exemple, mais ne l’ai pas été du tout alors que normalement je suis très prudent.

 

C'était durant le printemps 2013 après l'école et les cours de confirmation. J'ai failli me faire écraser par une grande voiture. Quand j'ai dû traverser la rue, je n'ai pas voulu utiliser le feu rouge parce que si je l'avais utilisé, le chemin aurait été encore plus long. Mais il aurait été plus sûr aussi... D'habitude, j'utilisais toujours le feu rouge mais comme j'étais extrêmement fatigué après cette journée extrêmement longue, j'ai décidé de traverser plus en haut sans feu rouge.

 

Il y avait beaucoup de trafic. Sans penser ni aux conséquences ni à rien d'autre, j'ai traversé la rue très vite. Soudain, en la traversant, une voiture est arrivée et j'ai failli me faire écraser par cette voiture. Mon Dieu ! Qu'est-ce que je venais de faire ? J'étais horrifié de moi-même et de ce que j'avais fait. J'ai ressenti beaucoup de panique et de frayeur. Sans exagérer, il faut dire que ce n'est pas du tout le pire de cette histoire. Deux agents de police dans leur voiture ont remarqué ce que j'avais fait et ils m’ont arrêté pour me faire des remontrances. Tu sais quoi, Marinette ? Tout d’abord j’ai trouvé très irrespectueux de me le dire d'une manière si sévère, mais quelques minutes après, j'ai réalisé qu'ils étaient francs et directs. En effet, ils voulaient juste m'aider. Depuis ce jour-là, j’ai utilisé encore plus souvent les feux rouges, sauf quand il n'y a pas du tout de trafic. C'est ce que j'ai appris de cette aventure.

 

Bon sang ! J'ai failli perdre ma vie. Grâce à Dieu, j'ai survécu. Un miracle s’est produit. Comme je suis une personne très émotive et sentimentale, j'ai eu peur de le dire à ma mère, mais elle a été pleine de compréhension. De plus elle a été très satisfaite de moi quand je lui ai dit que à l’avenir, je serai plus prudent. Une dernière chose : Après que les agents de police m'ont eu fait ces remontrances, j'ai été pris de panique !! J'ai pensé devenir un criminel et de mal tourner. En fait, c'était la première fois que j'étais arrêté par la police. Dieu merci, ça ne s'est pas passé.

 

 

 

Je t'embrasse avec toute mon affection,

 

 

 

Pirthipal

 

 

De Janina à Marie à propos d'un accident de circulation.

 

Chère Marie,

J‘espère que tu vas mieux après ton accident de voiture de la semaine dernière. Je peux imaginer le choc que cela t‘a causé. Je suis tellement soulagée que tu n‘ais pas été blessée ; et ni l‘autre conducteur de cet incident d‘ailleurs! Tu as eu beaucoup de chance. Cependant il faut être très vigilant! C‘est pour cela que je vais te raconter maintenant mon accident d‘il y a trois ans.

 

C‘était un jour ensoleillé d‘Avril. Le soleil brillait, les oiseaux gazouillaient dans les arbres et le ciel était si clair, que sa teinte bleue paraissait comme dans un tableu de peinture. Il faisait tellement beau que je voulais en profiter et sortir faire du vélo. A cette occasion j’ai décidé d’aller au super-marché de Kelkheim pour faire quelques courses. Quand j’ai eu fini et voulu reprendre la route pour rentrer à la maison, j’ai décidé de prendre le chemin qui passait à côté de la voie rapide. Je roulais tranquillement et de manière assez vigilante. Les voitures passaient rapidement à côté de moi, mais je ne m’en souciais pas, car j’étais sur la piste cyclable se situant sur le trottoir. Tout à coup une camionette m’a dépassé par la gauche, a ralenti brusquement, est tournée à droite et m’a ainsi coupé le chemin pour pouvoir me garer dans l’allée, près d’une maison. Apparemment il ne m’avait pas vu, étant donné que je me situais juste avant dans son angle-mort. Il n’avait pas jeter de regard par-dessus son épaule pour se rendre compte de ma présence. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que c’était à moi d’agir le plus vite possible. J’ai freiné alors d’un seul coup en faisant une embardée sur la droite. La distance entre la camionnette et moi se réduisait de plus en plus. Je me situais presque parallèlement au véhicule. Mais c’était trop tard pour esquiver complètement. La camionnette m’a heurté brusquement. En seulement quelques secondes j’ai perdu le contrôle du vélo, suis tombée et ai roulée plusieurs mètres à terre. Je ne voulais pas croire à ce qui me venait d’arriver. Ainsi je me suis levée directement après cette chute violente. Je n’avais pas de problèmes à marcher, alors que je pouvais bien sentir des douleurs dans mes jambes et dans mes bras. J’ai vu le conducteur de la camionnette et des témoins de cet incident s’approcher de moi. C’est à ce moment là que j’ai réalisé la gravité de cet incident. Ils demandèrent si j’allais bien. Or j’étais sous un tel choc que je réussissais à peine de parler. Je voulais juste rentrer à la maison et oublier cet accident. Avant de pouvoir partir nous nous sommes échangés des données pour régler cet incident plus tard en privé.

Arrivée à la maison j’ai examiné mes blessures. J’ai aperçu plusieurs hématomes. J’ai donc décidé d’aller directement voir le médecin. Ce dernier m’a examiné également et n’a vu que des hématomes. Il m’a alors prescrit des médicaments et des pommades. Or, quelques semaines plus tard, j’ai remarqué des douleurs à mes côtes gauches. Seul l’ostéopathe a pu constater son origine. Il s’agissait d’un blocage des os dû à un traumatisme - l’accident avec la camionnette. Certes l’ostéopathe a essayé de résoudre ce problème, mais malheureusement les traitements n’ont pris effet que temporairement. Aujourd’hui je vis encore avec ce problème non résolu ! Désormais je fais très attention quand je circule en voiture et en vélo8  Je n’oublie surtout pas de regarder par-dessus mon épaule aux croisements!  J’espère que tu le prends à coeur et que tu es également très vigilante sur la route!     

 

Je t’embrasse.

Janina                 

 

De Lamia à Janina : harcèlement de rue.

 

                                                                                                         Schwalbach, le 6 mai 2018

 

Chère Janina,

 

le monde est devenu une endroit dangereux. On ne peut plus sortir sans être en danger. Quand j’apprends des nouvelles sur le harcèlement des femmes, je frissonne. Alors, c’est l’ironie du destin qu’un incident similaire me soit arrivé.

 

Quand j’étais dans le train la semaine dernière, j’ai entendu un bruit à côté de moi. C’est pourquoi je me suis retournée pour voir ce que c’était. Un homme m’a abordé. Il n’était ni grand ni petit. Il avait les cheveux noirs et les yeux bruns. Sa peau brune disait son origine indienne. J’estime qu’il avait entre 35 et 40 ans. Il voulait savoir si j’étais aussi indienne. J’ai été surprise qu’un homme veuille discuter avec une jeune femme de 20 ans. Je lui ai donc répondu que je n’étais pas indienne et que je ne voulais pas continuer la conversation. Soudain, il m’a demandé s’il pouvait s’asseoir près de moi. Je n’ai rien dit et ce fut une faute immense. Il m’a parlé sans cesse. Il m’a demandé d’où je venais et ce que je faisais. A la suite de cet entretien, j’étais très énervée et angoissée. Je voulais seulement rentrer à la maison parce que j’étais fatiguée. Malheureusement, je ne lui ai pas menti en ce qui concerne mon origine. Il a dit qu’il voulait prendre un café dans ma ville d’origine. Je n’avais aucune idée ce qui arriverait.

 

Finalement, j’ai pu descendre. C’était accablant car qu’il n’a pas arrêté de me poursuivre. Tout à coup, il m’a demandé si je voulais boire un café avec lui. Evidemment, j’ai refusé en disant que mes parents m’attendaient. Il me l’a redemandé au moins deux fois. Comme j’avais mauvaise conscience, j’ai décidé de l’accompagner au café. Quand nous avons vu que la boulangerie était fermée il m’a demandé mon numéro de portable pour prendre rendez-vous avec moi plus tard. Par conséquent, j’étais affolée. Je ne savais plus quoi faire. Puis, j’ai répété que je devais rentrer chez moi car mes parents m’attendaient. Enfin, il m’a laissé partir et j’ai eu hâte de m’enfuir. J’ai été si paranoïde que je ne me suis pas retournée de tout le long du chemin. J’ai eu de la chance que l’homme ne soit pas un malade mental.

 

Est-ce que tu as fait une telle expérience ? Si oui, est-ce normal qu’on ne veuille plus jamais sortir ? Je pense que je vais bientôt devenir folle !

 

J’attends ta réponse avec impatience.

 

Je t’embrasse.

 

Lamia